16 mars 2014

Spartatouille (2008), de Jason Friedberg et Aaron Seltzer


    Même si ils ne sont que 13, les athlètes huilés de l'armée spartiate en ont dans le slip en cuir ! Et il en faut pour affronter Xerxès et ses armées sanguinaires (coachées par Ghost Rider et Rocky Balboa !...), pendant que les traîtres sont bien décidés à rentrer dans la reine...

Titre original : Meet the Spartans
Réalisation : Jason Friedberg et Aaron Seltzer
Acteurs principaux : Sean Maguire, Carmen Electra, Kevin Sorbo...
Genre : Parodie de film sauce pipi-caca
Année de sortie : 2008
Tous publics


« Aucun sang ne sera versé si vos hommes bâtissent des pyramides, si vos femmes assouvissent ses désirs, et si vos enfants... fabriquent des Nike en Chine »


                                                                                                              Le messager de Xerxès




    Spartatouille est un film de Jason Friedberg et Aaron Seltzer, qui s'inscrit dans la lignée des comédies parodiques américaines, dont la plupart sont des imitations de la célèbre franchise Scary movie lancée en 2000. Les deux réalisateurs ne sont pas sans liens avec cette saga, étant donné qu'ils en sont à l'origine, du moins du côté du scénario pour le premier opus réalisé par les frères Wayans. C'est après avoir signé les scénarios de Agent zero zero (1996) et de Scary movie (2000) que Frieberg et Seltzer décident de passer à la réalisation avec Sexy movie (2006), alors que la saga Scary movie continue de s'accroître, mais sans eux. Ils y contribueront de nouveaux lors du quatrième volet. C'est alors qu'ils enchaînent les parodies de films, assurant la mise en scène, le scénario et parfois la production, avec Big movie (2007), Spartatouille (2008), Disaster movie (2008) ou encore Mords-moi sans hésitation (2010), une parodie de Twilight. Leur but est de viser haut en parodiant les plus grands succès, ainsi que de viser gras...


    Spartatouille se centre principalement sur la parodie de 300 (2006), le péplum contemporain de Zack Snyder, en parodiant le personnage de Leonidas, inspiré déjà dans le film de Snyder du roi de Sparte Leonidas 1er (540 - 480), qui régna de 489 à 480 avant notre ère, et qui trouva la mort lors de la bataille des Thermopyles, qui opposait les Spartiates aux Perses. La dimension réelle de l'histoire s'arrête à ce personnage. Tous les autres sont fictifs. Le but de ces parodies est de reprendre la plupart des scènes importantes du film d'origine ainsi que son esthétisme et d'y ajouter un décalage plus ou moins appuyé, afin de rendre les scènes comiques. Ainsi, comme le rapporte le site Allociné, les réalisateurs expliquent qu'ils ont « adoré 300 et sa façon de mettre en scène la guerre, le port du slip en cuir, et cette fraternité ultra virile à la limite de l'érotisme gay. Dans Spartatouille, nous nous sommes penchés sur chacun de ces thèmes et les avons développés en les parodiant. »



    Le tournage du film, dont le budget est estimé à 30 000 000 de dollars, s'est déroulé pour la plupart du temps en studio, pour les intérieurs comme pour les extérieurs, dans deux studios de la Nouvelle-Orléans. Plusieurs cascadeurs du film original de Zack Snyder se sont retrouvés à assurer les cascades de Spartatouille.

    Lors de sa sortie en DVD en France le 21 janvier 2009, le film a été rebaptisé Orgie movie, afin de l'inscrire dans la lignée de Big movie ou autre Scary movie. Le DVD propose une version « non censurée » d'une durée de 86 minutes au lieu 84 minutes, un ajout bien plus dérisoire et symbolique que véritable. La version non censurée n'apportant rien de « censurable », et qui lui permet de rester tous publics. Un simple coup de promotion pour faire vendre.


    Notre avis : Comment ne pas trouver excellente l'idée de parodier 300 de Zack Snyder ? Etant donné le degré de ridicule déjà prégnant dans le film d'origine, et surtout lorsque la parodie s'inscrit dans la lignée des Scary movie, des films, il faut l'avouer, de bonne facture, même si ils sont victimes de critiques qui les qualifient de films idiots. Mais Spartatouille, à l'inverse des Scary movie, n'est ni entre les mains des frères Wayans ni dans celles de David Zucker. Malgré leur bonne volonté, Jason Friedberg et Aaron Seltzer on toujours eu du mal à faire aussi bien que Scary movie. Comme quoi il y a du talent derrière cette franchise. C'est ainsi que Spartatouille, riche pourtant en idées, est beaucoup trop poussif et explicatif. Les scènes, très longues, ne sont plus seulement exagérées, mais lourdes. Le film ne reprend que les plus grandes scènes de 300, à savoir la scène du puits et la scène de la rencontre avec Xerxès et la bataille qui s'ensuit, très réussies d'ailleurs sur le plan esthétique. Entre temps, les réalisateurs comblent les vides en étendant au maximum les scènes et en intégrant le plus d'anachronismes possibles, ce qui donne lieu à une surenchère de gags et fait dire au spectateur « on a compris ». 

    Nombreuses sont les références aux célébrités américaines, de Bratt Pitt et Anjelina Jolie, dans une des rares scènes drôles, à Britney Spears en passant par Tina Banks. Pour ce qui est des autres films, on retrouve des parodies de Shrek, Happy Feet ou Spiderman 3. Le problème de Spartatouille est que tous les gags sont drôles indépendamment, mais sont mal mis en scène. Les plus réussis sont ceux qui apparaissent en filigrane ou ceux qui ne sont pas directement énoncés, clamés au spectateur. Ainsi les gags les plus drôles sont, par exemple, la marche militaire des soldats, qui ressemble à une sorte de danse chorégraphiée plutôt ridicule, ou le côté coquet des soldats en slip. Chose étonnante, c'est que les acteurs ne sont pas mauvais. A l'instar de Craig Bierko en Tom Cruise dans Scary movie 4 (2006) de David Zucker, Sean Maguire, à travers moult expressions et grimaces, parvient à parodier Gerard Butler, l’interprète de Leonidas dans 300. On retrouve à ses côtés le mannequin et actrice Carmen Electra, avec laquelle le film ne cesse de jouer inutilement en cadrant, de façon soft certes, sa poitrine plantureuse, ce qui assure à la production quelques spectateurs avides de formes généreuses en plus. Il est d'ailleurs plutôt drôle de remarquer que l'une des réalités historiques de l'époque est ici respectée, celle selon laquelle les femmes ne portaient pas de soutien-gorge, ce qui arrange bien les spectateurs, même si le film ne pousse pas plus loin le sexe, ce qui aurait desservi un film déjà poussif.

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