27 mars 2014

Les Amours d'Hercule (1960) de Carlo Ludovico Bragaglia


    Désireux de venger sa femme assassinée par le roi d'Ecalia, Hercule s'éprend de la fille de celui-ci, Dejanire...

Titre original : Gli amori di Ercole
Réalisation : Carlo Ludovico Bragaglia
Acteurs principaux : Mickey Hargitay, Jayne Mansfield, Massimo Serato...
Genre : film d'aventures mythologiques sentimental
Année de sortie : 1960
Tous publics



« Nous n'aurons plus de repos. Depuis toujours le sang appelle le sang et la vengeance appelle la vengeance »

                                                                                         Tamanto, dans Les Amours d'Hercule








    En 1960, lorsque Les Amours d'Hercule sort aux Etats-Unis, un Hercule barbu illumine les affiches. Or dans le film le personnage, interprété par Mickey Hargitay, ne porte pas de barbe. Cet ajout n'est pas anodin, mais c'est bien pour jouer sur l'immense succès qu'ont eu Les Travaux d'Hercule (1958) et Hercule et la reine de Lydie (1959), tous deux réalisés par Pietro Francisci. Le Hercule de ces deux films était interprété par Steeve Reeves qui, lui, était barbu.











    Mais le film de Carlo Ludovico Bragaglia n'a pas eu besoin de ces artifices pour avoir un grand succès lui aussi. Il le doit notamment à la présence de Jayne Mansfield, une actrice aux allures de Marilyn Monroe, playmate du magazine Playboy et sex symbol des années 50 qui n'hésitera pas à exposer ses formes généreuses pour la promotion du film. En 1960, lorsqu'elle accepte le rôle de Déjanire, elle avait signé quelques années plus tôt un contrat avec la Fox, grâce à qui elle a pu s'illustrer dans des films tels que La Blonde et moi (1956) ou La Blonde explosive (1957) de Frank Tashlin. En 1960, elle est également mariée à Mickey Hargitay, qui lui donne la réplique dans le rôle d'Hercule. Elle est également enceinte de lui, mais de quelques mois, ce qui ne se voit pas dans le film. Mickey Hargitay, lui, qui apparaît dans son premier film, sur les trois qu'il fera en tout durant sa carrière, est surtout culturiste. Il est nommé Mr. Univers en 1955, et avouera lui même avoir été inspiré par la musculature de Steve Reeves.




    Les Amours d'Hercule est un film franco-italien tourné en Cinemascope et Eastmancolor dans les studios de Cinecittà à Rome, les studios de référence où on été tournés la majeure partie des péplums.



    Le film de Carlo Ludovico Bragaglia met en scène Hercule, le célèbre héros romain qui n'est que la transposition latine du héros grec Héraclès. Déjanire, la dulcinée d'Hercule dans le film, fut la dernière épouse mortelle du héros grec. Elle est aussi la fille d'Oenée, le roi de Calydon et d'Althée. La réalité s'arrête ici pour céder la place à la fiction, en ajoutant de nombreux personnages fictifs et en inventant la cité d'Ecalia. La relation entre Hercule et Déjanire est, dans les récits antiques, tout à fait différente de celle du film.

    Sur ces bonnes bases, lorsque Les Amours d'Hercule sort au cinéma, il s'inscrit dans une lignée de péplums réalisés par Bragaglia, précédé d'Annibal (1959), co-réalisé avec Edgar G. Ulmer, et suivi de Les Vierges de Rome (1961), un genre qui marquera la fin de sa carrière.



    Notre avis : Les Amours d'Hercule est un film centré, comme son titre l'indique, sur tous les amours d'Hercule. Dès la première scène, Mégaré, la femme d'Hercule, est assassinée. Voila un bon débarras qui permet à Hercule, qui se remetra vite de son chagrin, d'engager un amour avec Déjanire. Le film de Bragaglia est une love story antique faite de badinages, avec des relations amoureuses alambiquées qui fusent dans tous les sens. Tamanto, le bras-droit d'Hercule, a lui aussi trouvé une amante, et Licos, qui vient d'assassiner le futur époux de Déjanire et jaloux de son attirance pour Hercule, lui tourne autour. Du côté des femmes, ça jase en se coiffant, comme dans Les Feux de l'amour. Le film se veut comme une sorte de suite des Travaux d'Hercule, en proposant environ cinq autres exploits, comme lorsque Hercule attaque à lui seule une cité en empoignant un tronc d'arbre – en carton - ou lorsqu'il combat un monstre poilu semblable au Yeti, après une scène rappelant Frankenstein. Mickey Hargitay, aux muscles saillants dont on se demande, vu l'inconfort avec lequel il réalise ses exploits, si ils ne sont pas simplement faits d'air, rempli toutefois le cahier des charges d'un bon Hercule, avec un beau brushing et des cheveux gominés, qui se défont seulement quand il est perturbé. A ses côtés, la sculpturale Jayne Mansfield est convaincante. Comme pour tous les péplums, Les Amours d'Hercule a son lot d'interrogations, comme sur la présence improbable de plaines, ou sur celle de palmiers et de sortes de chapeaux orientaux portés par les habitants de la cité, ou encore sur la présence inexpliquée, à trois reprises, du célèbre masque d'Agamemnon en arrière-plan. Le film a aussi des allures médiévales, notamment dans l'architecture de la cité d'Ecalia. Les Amours d'Hercule reste un péplum divertissant qui, malgré son budget restreint, offre à voir quelques beaux décors et de nombreuses péripéties à travers les exploits d'Hercule, comme lors d'une scène assez saisissante où le héros se bat avec taureau, ou encore sa rencontre avec les Amazones, et propose une dimension fantastique pas déplaisante. 

Lucas H.

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