Après
avoir orchestré l’assassinat de Tibère, son grand père adoptif,
Caligula devient empereur de Rome et reçoit les pleins pouvoirs du
Sénat. Paranoïaque, méprisant et faisant fi des susceptibilités
de son entourage, Caligula entame un règne aussi bref que
sanguinaire. Véritable despote, il tyrannise ses proches, allant
jusqu’à obliger les femmes des sénateurs à se prostituer pour
rétablir les comptes de Rome et forçant le Sénat à nommer son
cheval consul. Affichant sa relation incestueuse avec sa sœur, marié
avec une courtisane, Caligula mène une vie de débauche, se vautrant
dans la luxure et le stupre. Multipliant les décisions impopulaires
et se faisant de nombreux ennemis, Caligula connaîtra une fin
tragique.
Titre Original :
Caligula
Réalisation : Tinto Brass
Acteurs principaux : Malcom McDowell, Teresa Savoy, Helen Mirren, Peter O’Toole…
Genre : péplum érotique
Année de sortie : 1980
Réalisation : Tinto Brass
Acteurs principaux : Malcom McDowell, Teresa Savoy, Helen Mirren, Peter O’Toole…
Genre : péplum érotique
Année de sortie : 1980
Interdit aux
moins de 16 ans
« Bien que j’ai
revêtu la forme de Caius Caligula, je suis tous les hommes sans en
être aucun.
Donc, je suis un dieu. »
Malcom
McDowell, dans Caligula
Tinto Brass
(1933), réalisateur principalement de films érotiques comme Salon
Kitty (1976) ou Monella
(1998), mais aussi de film d’espionnage comme Snack
Bar Budapest (1988), est contacté dans les
années 1970 par Bob Guccione, le propriétaire du magazine
pornographique Penthouse,
pour une adaptation à gros budget d’un scénario de l’écrivain
et scénariste Gore Vidal (1925-2012), intitulé Caligula.
Mais le
projet n’est pas tout de suite mis en place et lorsque celui-ci
sera tardivement entamé, il rencontrera de nombreuses difficultés.
Après sept réécritures du scénario, tout le monde ne cesse de se
disputer le projet. Gore Vidal veut s’approprier le film en
l’intitulant « Gore Vidal’s Caligula », ce qui
installera des différents entre le scénariste et Tinto Brass, qui
les mèneront jusqu’en justice. Le réalisateur finira par refuser
le scénariste du plateau de tournage, considérant que le film
n’appartient qu’au réalisateur. Bob Guccione, producteur de
Caligula, qui prendra
le parti de Brass en l’autorisant à effectuer des retouches sur le
scénario, tentera de s’impliquer plus qu’il ne faut dans le
projet en estimant à son tour que le film lui appartient, d’où la
présence de « BOB GUCCIONE » au générique, au même
titre que les acteurs. De plus Bob Guccione réalise des scènes
additionnelles sans le consentement de Tinto Brass. Résultat, le
réalisateur n’a jamais été très fier de son film.
Tinto Brass n’a pas fini de rencontrer des difficultés. Une fois le film sorti le 2 juillet 1980, en version longue non censurée (2h24) et en version courte censurée (1h37), il est l’objet de nombreuses polémiques et contestations, en raison des nombreuses scènes de violence et de sexe – si ce n’est de pornographie – très crues.
Tinto Brass n’a pas fini de rencontrer des difficultés. Une fois le film sorti le 2 juillet 1980, en version longue non censurée (2h24) et en version courte censurée (1h37), il est l’objet de nombreuses polémiques et contestations, en raison des nombreuses scènes de violence et de sexe – si ce n’est de pornographie – très crues.
Le
tournage s’est déroulé principalement en 1976 à Rome, aux Dear
Studios, dans lequel avait été tourné le film Cléopâtre
de Joseph L. Mankiewicz en 1963. On estime plus de 2500 comédiens
mobilisés, près de 3600 costumes créés, dont 26 pour le seul
Caligula, pour un budget total de 17 500 000 dollars.
Notre
avis : Caligula
rempli parfaitement le cahier des charges de l'image fantasmée qu'on
a de la débauche à Rome, avec un empereur comme Caligula, c'est à
dire en ne lésinant pas sur le sang et la sexualité. Le personnage
tyrannique qu’est Caligula permet de servir ces deux fonctions.
Mais ici l’histoire devient malheureusement prétexte aux
nombreuses scènes de sexe, qui font du film un pâle film érotique.
Mise à part ces scènes, qui peuvent être évitées en visionnant
la version courte du film, le film de Tinto Brass est un portrait
analytique de Caius Caligula, centré sur sa personnalité dans un
rapport intimiste entre le spectateur et le personnage, en proposant
de nombreuses facettes plus originales les unes que les autres,
parfaitement servies par l’anglais Malcom McDowell, connu pour son
rôle dans Orange mécanique
(1971) de Stanley Kubrick et sa capacité à explorer la folie. Le
film offre de belles images colorées, mais mériterait davantage à
situer l’action dans des scènes d’extérieur, plutôt que dans
des décors parfois minimalistes. Aussi la reconstitution historique
est parfois douteuse, comme la machine à couper des têtes qui
paraît beaucoup trop sophistiquée, et parfois inversement fidèle à
travers de nombreux détails, comme l’organisation des rituels et
les allusions religieuses. De plus le film ne manque pas de citer de
nombreuses exclamations attribuées à l’empereur romain, et est
accompagné d’une musique qui lui sied à merveille, la Danse
des chevaliers de Sergueï Prokofiev.
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